Une nouvelle opportunité pour les acériculteurs : le nectar d’érable
Vallier Chabot, copropriétaire de CDL nous donne des nouvelles du projet sur le nectar d’érable. Il répond aux questions de Annik Perron, rédactrice pour la Technique CDL.
Annik Perron (AP)– Depuis 2016, votre équipe de R et D travaille sur un procédé qui vous a permis de développer un nouvel agent sucrant naturel, le nectar d’érable, qui pourrait bénéficier à l’industrie et optimiser l’exploitation de la ressource acéricole. Pouvez-vous nous rappeler en quoi consiste ce procédé développé par CDL?
Vallier Chabot (VC)– D’abord, il faut savoir que ce nouveau produit qu’on a appelé jusqu’ici nectar ne remplace absolument pas le sirop d’érable! C’est un tout nouvel ingrédient nutritif qui sera surtout utilisé par l’industrie agroalimentaire. Ce qui a été mis au point par notre équipe de R et D consiste à acheminer l’eau d’érable vers un procédé qui combine l’ultrafiltration, la concentration et l’évaporation à basse température pour que l’ensemble des propriétés d’origine de la sève naturelle soit conservée. C’est très intéressant d’un point de vue nutritionnel d’où le grand intérêt de l’industrie. Le niveau de Brix atteint après cette étape est de l’ordre de 60 à 70 Brix selon les besoins. Au bout de toutes ces étapes, le produit est stable et entreposable à la température pièce et c’est ce que nous appelons le nectar d’érable. Aussi, le procédé est flexible et permet de produire le Brix désiré par le client.
De gauche à droite : sève d’érable brute, sève ultrafiltrée, sève concentrée ultrafiltrée, nectar d’érable à 66 Brix.
AP- Quels sont les développements du projet dans la dernière année?
VC– On peut maintenant dire qu’on est rendu à la phase trois de ce projet. Après avoir complété le travail sur l’équipement de production, il faudra maintenant positionner le produit dans le marché, et il ne fait aucun doute qu’on sera en mesure d’intéresser plusieurs partenaires potentiels avec un ingrédient qui préserve les qualités nutrionnelles de l’eau d’érable. C’est résolument dans les tendances alimentaires que de vouloir diminuer ou éliminer les sucres liquides raffinés en utilisant des agents plus naturels qui font le même travail gustatif. Il faudra d’abord que l’industrie fasse ses essais pour bien comprendre comment utiliser le produit. C’est ce que nous devrons accomplir comme avancée dans la prochaine année en collaboration avec quelques grands joueurs. La technologie sera sous brevet et l’intérêt pour cette innovation est très présent.
AP- Est-ce que vous envisagez que ce produit consolidera le leadership de CDL en matière de valorisation de l’acériculture?
VC– Tout à fait. Chez CDL, nous sommes très fiers de cette innovation parce qu’elle a le potentiel de faire avancer toute l’industrie de l’acériculture. Le nectar viendra s’ajouter à la gamme des produits issue de l’érable avec une utilisation industrielle éventuellement à grande échelle. L’acériculture est vouée à un bel avenir et nous sommes très heureux de participer à son évolution avec nos innovations.